Ouragan et élections américaines : un cocktail explosif sur Twitter

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Retour sur le cas des élections américaines, l’ouragan Sandy et Twitter

Les réseaux sociaux et Sandy

Sandy, l’ouragan qui a touché la côte Est des États-Unis il y a quelques semaines, durant la campagne présidentielle, n’a pas fait que des dégâts matériels et n’a pas provoqué d’inquiétudes que chez les partisans du candidat Obama.

Une tornade de conséquences pour un tweet mensonger

Tout est parti d’un tweet posté par un utilisateur résidant à New York City, à l’approche de plus en plus menaçante de l’ouragan Sandy.

Des dégâts dans la course à la Présidence

Si la réaction de Barack Obama était très attendue dans cette situation d’urgence, et ce malgré l’intensité d’une campagne omniprésente, certaines personnalités politiques se sont mouillées à leurs frais. Et ce, à cause d’une utilisation un peu trop intempestive et inattentive de Twitter.
En effet, le jour où Sandy toucha New York City, de très nombreux tweets ont été émis, au point que certains ont profité de la panique pour diffuser de fausses informations. Rumeurs reprises, et c’est bien là le souci majeur, par des journalistes en tant que faits réels : ainsi, c’est CNN qui s’est fait le plus remarquer, en clamant en tout hâte que la Bourse de New York avait pris l’eau (littéralement), après que le site du service national météorologique ait diffusé l' »information » sur son site Internet. On a aussi pu lire, parmi ces tweets répandant confusion et peur, que le métro de la ville était inondé et ne reprendrait, en conséquence, son activité qu’une semaine plus tard.

Sandy et Twitter : une influence sur les élections ?

Sandy a également provoqué quelques rafales dans les quartiers généraux des camps républicains et démocrates. Certains utilisateurs auraient en effet suscités la polémique en prétendant retwitter un message provenant du compte officiel d’Obama déclarant : « RT @BarackObama: Si vous êtes coincés à New York et manquez de nourriture, n’oubliez pas de d’abord manger vos chiens avant de sortir dehors – ouaf ».
Le propriétaire du compte qui répandait les messages repris par CNN, retrouvé par des techniciens spécialistes de Twitter, s’est révélé soutenir publiquement… vous l’aurez deviné : le candidat de l’opposition Mitt Romney !

Connaissant l’agressivité des campagnes américaines, il fallait bien qu’un guet-apens soit monté sur les réseaux sociaux cette année !

Le photomontage, outil de communication efficace

Ce qui a surtout marqué les habitants de New York, c’est la diffusion par de nombreux internautes de photographies montrant des requins dans le centre de la ville, ou encore d’un ouragan gigantesque planant au-dessus de gratte-ciels. A ce détail près : il s’agit en fait de photomontages (voir les exemples de photomontage diffusés pendant l’ouragan ou ici ).

Après les rumeurs de mort de nombreuses stars sur Twitter un peu dépassées aujourd’hui, il fallait bien innover.

Cibler les sujets ou images qui choquent ou provoquent de l’émotion chez le spectateur afin d’être remarqué, voilà ce qui a fait recette durant ce moment sensible. Poussés par le choc qu’a représenté pour eux la présence de requins (fictive) dans leur ville, certains internautes new-yorkais ont donc partagé la photo truquée sans en connaitre la source.

Tous les ingrédients d’un bon départ de « buzz » sont alors propices à un tel phénomène : un climat de tension provoqué naturellement par l’arrivée d’un ouragan, des personnes prises de panique, un climat sous tension avec les élections américaines, une utilisation de peurs universelles telles que les requins et un bon support de communication viral tel que Twitter !

Twitter, la course à l’information et la limite du journalisme citoyen

Le moment était donc particulièrement favorable au développement de la rumeur et ce n’est pas la première fois que Twitter est mis à contribution pour l’usage de canulars. Doit-on pour autant jeter la pierre à l’outil (Twitter) ou bien s’interroger sur le professionnalisme (ils ne sont pas tous professionnels, parfois simples citoyens) des personnes influentes diffusant la source dans les médias populaires ?

Ce que l’on voit ici, c’est que les réseaux sociaux peuvent être l’instrument d’une désinformation de la part de quelques individus qui, en relayant un message, peuvent amener une chaine comme CNN à diffuser un fait non vérifié. La course à l’information et la primeur de la diffusion sont aujourd’hui (encore plus qu’hier) devenus des labels dans l’industrie de la dépêche.

La liberté assurée sur les réseaux sociaux ne doit en aucun cas être mise à mal par une quelconque volonté de censurer ou de contrôler des messages, la liberté d’expression faisant foi ! Cependant, comment être objectif, efficace et exhaustif en moins de 140 caractères ? Un apprentissage qui pourrait pourquoi pas être intégré dans notre enseignement dès le plus jeun âge afin d’en maitriser les ficelles.

Ainsi, il convient encore une fois d’être vigilants sur les sources des informations propagées, et de les vérifier via plusieurs sources différentes. Et cela, autant pour le journalisme citoyen que pour le journalisme officiel.

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